Les chaînes et plateformes rivalisent d’idées pour nous faire passer un bon moment pendant les fêtes de fin d’année. Les programmations spécial Noël et jour de l’an abondent. Bien sûr, on a toute liberté pour voir autre chose. Comme ce titre diffusé sur QueerScreen qui nous a intrigué : X comme amour. Le X ferait-il référence à un contenu pornographique ?
Compilation de sept courts-métrages présentés à des festivals LGBTQ, X comme amour a bien à voir avec le sexe, l’érotisme pouvant aller jusqu’a la pornographie. Mais c’est aussi le titre du premier court-métrage qui y est présenté. Une œuvre qui nous fait penser que le X en question fait aussi référence aux rayons X : l’amour serait la radiographie de notre humanité…
1 - X comme amour (2018) de Claudius Pan, avec Xavier Prieur & Antoine HeralySur le parking extérieur d’une grande surface, un jeune homme (Xavier Prieur) se cogne volontairement la tête contre la vitre de sa voiture. Plusieurs fois de suite. Il est tourmenté. Cependant un jeune blond (Antoine Heraly) se réveille au milieu d’un champs de blés. Les deux se sont aimés adolescents. Ils se retrouvent aujourd’hui pour s’aimer et se quitter à nouveau. Pour toujours ? Les morts n’inspirent-ils pas les vivants ? Bande -annonce :
« Woaw » ! Les dernières minutes nous ont fait ressentir la même chose que lorsque nous avions vu pour la première fois les films Sixième Sens et Les Autres. En revoyant le court-métrage, on se rend compte que les dialogues et situations annonçaient le final. Ces deux hommes ne sont pas sur le même plan de l’existence… Une œuvre également forte par la proposition qu’elle nous fait de revenir aux vérités archaïques de notre humanité. Aux esprits cartésiens ou freudiens, il est question ici de communion. Pas seulement avec nos disparus, mais aussi avec la nature environnante.
2 - Enter (2018) de Manuel Billi & Benjamin Bodi, avec Raphaël Fournier, Félix Maritaud, Pavel Danko, Jean-Loïc François, Alexeï Mitelberg Fisher, Manuel Billi, Paul Goujon… Quatre amis/amants entrent dans un appartement où a lieu une partouze. Ils se désapent vite fait pour rejoindre le groupe en train de copuler. L’un des nouveaux arrivants ( Raphaël Fournier) se sent indisposé et se rend à la salle de bains. Après s’être soulagé et lavé, il remarque que quelqu’un est allongé dans la baignoire. Un type (Félix Maritaud) qui est loin de lui être inconnu… Bande-annonce :
Enter peut s’appréhender comme un prolongement du court précédent. L’idée étant que ce ne sont pas seulement les morts qui nous hantent, mais aussi nos ex qui sont bien vivants. Plus précisément, comme l’exprime le personnage incarné par Raphael Fournier, nous serions rongés par la peur que nos ex puissent être plus heureux sans nous. Vraiment ? À méditer ! Edulcorée jusqu’à en être glamourisée - on ne voit aucun sexe dressé ni fellation/sodomie en gros plan, la partouze n’en comporte pas moins des détails qui interpellent.À voir les traces longilignes de poudre ici et là, c’est chemsex. Et les deux héros n’ont manifestement pas consommé que de l’alcool. Faut-il en conclure que la banalisation de cette pratique est telle qu’on ne doit même pas en faire cas ? Autre chose de troublant : la partouze réunit en masse des hommes à la peau blanche auxquels s’ajoutent deux personnes noires qui sont des femmes. Pourquoi ce choix sexué et ethnique ? Faut-il y voir une signification particulière ? Si oui, laquelle ?Un autre choix des réalisateurs pose également question : l’utilisation de scènes tirées du film de Louis Feuillade Les Vampires (1915). Quel est le rapport avec le scénario ? Mystère…
3 - Lemon Taste (2018) de Nicky Miller, avec JorgeTheObscene, Tristan Rehbold, Pierre Emö, theo Meow & Rafael MedinaUn barbu hirsute et débrayé (JorgeTheObscene) descend les escaliers d’une manufacture et s’arrête non loin pour mater une zone de cruising. De plus en plus excité par la vue de mecs qui se sucent, il finit par les rejoindre… Bande-Annonce :
C’est porno ! ;-) Les queues sont alléchantes et ça pompe à fond !!! L’ambiance musicale et visuelle font toutefois de ce court une œuvre clipesque intensément hypnotique. On se dit que le sexe est vraiment le ciment de nos sociétés. Que des individus qui ne se connaissent pas et qui a priori appartiennent à des mondes différents, font communauté grâce à leurs pulsions sexuelles. Quand Lemon Taste passe du Noir & Blanc à la couleur et que les mecs s’adonnent à des golden-showers assaisonnés au citron, on se retrouve quand même là dans l’inattendu. What did we expect ? ;-)
4 - Soleils Bruns (2018) de Nicolas Medy, avec Aurélien Deseez, Tarek Lakhrissi, Anys Merhoum, Nesma Merhoum, Sinai Bettayeb, Sem Nagas, Malek Ibn el Leil & YannisUn vampire libertin et sadique doté d’un passeport européen a une prédilection pour les jeunes et beaux arabes très bien montés. Mais la révolte gronde…
On ne s’y attendait pas ! Derrière les belles images surgissent le gore et le hard. Si la connotation sexuelle du vampire suceur de sang a été perçue dès la parution du roman Dracula (1897) de Bram Stoker, le vampire de Soleils Bruns pompe une grosse queue à s’en maculer les babines de sang. Choquant ? Moins que le racisme qu’il incarne et dont il n’a même pas conscience. Quand il pompe, il s'exclame avec ravissement : « Le goût du pur mâle arabe qui a bien travaillé au chantier. » Sic ! Un air de déjà entendu qui en dit long sur la difficulté toujours actuelle de sortir des schémas racistes nés de la colonisation.
À suivre pour notre chronique des trois autres courts-métrages de X comme amour. Mais vous n'êtes pas obligés d'attendre pour les voir eux-aussi dès maintenant sur QueerScreen.
Compilation de sept courts-métrages présentés à des festivals LGBTQ, X comme amour a bien à voir avec le sexe, l’érotisme pouvant aller jusqu’a la pornographie. Mais c’est aussi le titre du premier court-métrage qui y est présenté. Une œuvre qui nous fait penser que le X en question fait aussi référence aux rayons X : l’amour serait la radiographie de notre humanité…
1 - X comme amour (2018) de Claudius Pan, avec Xavier Prieur & Antoine HeralySur le parking extérieur d’une grande surface, un jeune homme (Xavier Prieur) se cogne volontairement la tête contre la vitre de sa voiture. Plusieurs fois de suite. Il est tourmenté. Cependant un jeune blond (Antoine Heraly) se réveille au milieu d’un champs de blés. Les deux se sont aimés adolescents. Ils se retrouvent aujourd’hui pour s’aimer et se quitter à nouveau. Pour toujours ? Les morts n’inspirent-ils pas les vivants ? Bande -annonce :
« Woaw » ! Les dernières minutes nous ont fait ressentir la même chose que lorsque nous avions vu pour la première fois les films Sixième Sens et Les Autres. En revoyant le court-métrage, on se rend compte que les dialogues et situations annonçaient le final. Ces deux hommes ne sont pas sur le même plan de l’existence… Une œuvre également forte par la proposition qu’elle nous fait de revenir aux vérités archaïques de notre humanité. Aux esprits cartésiens ou freudiens, il est question ici de communion. Pas seulement avec nos disparus, mais aussi avec la nature environnante.
2 - Enter (2018) de Manuel Billi & Benjamin Bodi, avec Raphaël Fournier, Félix Maritaud, Pavel Danko, Jean-Loïc François, Alexeï Mitelberg Fisher, Manuel Billi, Paul Goujon… Quatre amis/amants entrent dans un appartement où a lieu une partouze. Ils se désapent vite fait pour rejoindre le groupe en train de copuler. L’un des nouveaux arrivants ( Raphaël Fournier) se sent indisposé et se rend à la salle de bains. Après s’être soulagé et lavé, il remarque que quelqu’un est allongé dans la baignoire. Un type (Félix Maritaud) qui est loin de lui être inconnu… Bande-annonce :
Enter peut s’appréhender comme un prolongement du court précédent. L’idée étant que ce ne sont pas seulement les morts qui nous hantent, mais aussi nos ex qui sont bien vivants. Plus précisément, comme l’exprime le personnage incarné par Raphael Fournier, nous serions rongés par la peur que nos ex puissent être plus heureux sans nous. Vraiment ? À méditer ! Edulcorée jusqu’à en être glamourisée - on ne voit aucun sexe dressé ni fellation/sodomie en gros plan, la partouze n’en comporte pas moins des détails qui interpellent.À voir les traces longilignes de poudre ici et là, c’est chemsex. Et les deux héros n’ont manifestement pas consommé que de l’alcool. Faut-il en conclure que la banalisation de cette pratique est telle qu’on ne doit même pas en faire cas ? Autre chose de troublant : la partouze réunit en masse des hommes à la peau blanche auxquels s’ajoutent deux personnes noires qui sont des femmes. Pourquoi ce choix sexué et ethnique ? Faut-il y voir une signification particulière ? Si oui, laquelle ?Un autre choix des réalisateurs pose également question : l’utilisation de scènes tirées du film de Louis Feuillade Les Vampires (1915). Quel est le rapport avec le scénario ? Mystère…
3 - Lemon Taste (2018) de Nicky Miller, avec JorgeTheObscene, Tristan Rehbold, Pierre Emö, theo Meow & Rafael MedinaUn barbu hirsute et débrayé (JorgeTheObscene) descend les escaliers d’une manufacture et s’arrête non loin pour mater une zone de cruising. De plus en plus excité par la vue de mecs qui se sucent, il finit par les rejoindre… Bande-Annonce :
C’est porno ! ;-) Les queues sont alléchantes et ça pompe à fond !!! L’ambiance musicale et visuelle font toutefois de ce court une œuvre clipesque intensément hypnotique. On se dit que le sexe est vraiment le ciment de nos sociétés. Que des individus qui ne se connaissent pas et qui a priori appartiennent à des mondes différents, font communauté grâce à leurs pulsions sexuelles. Quand Lemon Taste passe du Noir & Blanc à la couleur et que les mecs s’adonnent à des golden-showers assaisonnés au citron, on se retrouve quand même là dans l’inattendu. What did we expect ? ;-)
4 - Soleils Bruns (2018) de Nicolas Medy, avec Aurélien Deseez, Tarek Lakhrissi, Anys Merhoum, Nesma Merhoum, Sinai Bettayeb, Sem Nagas, Malek Ibn el Leil & YannisUn vampire libertin et sadique doté d’un passeport européen a une prédilection pour les jeunes et beaux arabes très bien montés. Mais la révolte gronde…
On ne s’y attendait pas ! Derrière les belles images surgissent le gore et le hard. Si la connotation sexuelle du vampire suceur de sang a été perçue dès la parution du roman Dracula (1897) de Bram Stoker, le vampire de Soleils Bruns pompe une grosse queue à s’en maculer les babines de sang. Choquant ? Moins que le racisme qu’il incarne et dont il n’a même pas conscience. Quand il pompe, il s'exclame avec ravissement : « Le goût du pur mâle arabe qui a bien travaillé au chantier. » Sic ! Un air de déjà entendu qui en dit long sur la difficulté toujours actuelle de sortir des schémas racistes nés de la colonisation.
À suivre pour notre chronique des trois autres courts-métrages de X comme amour. Mais vous n'êtes pas obligés d'attendre pour les voir eux-aussi dès maintenant sur QueerScreen.
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