Nommé aux « Grabbys Europe 2025 », Rossy s’est retrouvé au cœur d’une controverse en Écosse

Même la police et des personnalités politiques l'ont déconsidéré. Mais à toute chose malheur est bon…

Pratiquer le sado-masochisme équivaut-il à cautionner et promouvoir les relations amoureuses toxiques ?
Un employeur se doit-il de vérifier sur les réseaux sociaux si la vie sexuelle d’un candidat contreviendrait aux attentes du travail demandé, telles qu'une crédibilité présupposée sans faille ?
La pression populaire et politique fait que la réponse à ces questions a été à chaque « OUI » dans une affaire qui a suscité une vive controverse en Écosse, il y a quelques semaines. Le créateur de contenus Rossy a en fait l’amère expérience…

Acteur engagé pour jouer un rôle dans le cadre d’une campagne de la police écossaise contre les violences conjugales au sein de la communauté LGBTQ+, Rossy Rankin, 25 ans, apparaissait dans une vidéo où on le voyait en couple avec un mec. Dix questions leur étaient posées et ils devaient décider laquelle d'entre elles décrivait le mieux l’autre. Les deux dernières questions furent celles-ci : « Qui est le plus susceptible de perdre son sang-froid ? » et « Qui exige de savoir où se trouve l'autre tout le temps ? ». La vidéo s’arrêtait alors pour ensuite afficher le message suivant : « Le contrôle peut transformer une relation amoureuse en une relation abusive. Votre comportement devient-il un problème ? ».
- Capture d'écran de la publicité sur TikTok via LCB

Une publicité percutante car elle interpelle tout un chacun sur la normalité de son propre comportement et sur celui de son partenaire, fiancé, mari. Et l’on se dit : « Ne serais-je pas en fait toxique pour celui que j’aime ? » ou « Il dit m’aimer, mais n’est-il pas dans le surcontrôle et ça, ce n'est pas normal ? » Aussi pertinente que soit la publicité, elle a très vite provoqué stupeur et réprobation là où on ne l’imaginait pas. S’est en effet propagé sur le Net le fait que l’acteur Ross Rankin, alias Rossy sur les réseaux sociaux, poste régulièrement des photos et extraits de vidéos où il se livre à des activités pornographiques, certaines impliquant l'étouffement, les gifles et le bondage. Dans sa bio sur X, il met des liens vers ses comptes porno où il promet « plus de contenus pervers ».
- Photos : X et Instagram

En écho à la vindicte croissante d’Internautes, des politiques se sont emparés du sujet. The Herald rapporte ainsi le 30 janvier que Pam Gosal, une députée membre du Parti conservateur écossais, a déclaré que ce créateur de contenus pornographiques était « clairement un choix profondément inapproprié pour mener une campagne sur un sujet aussi important. » Et d’ajouter : « Il faut se poser de sérieuses questions quant à la raison pour laquelle la police écossaise lui a donné le feu vert alors que son contenu dérangeant est si facilement accessible à tous. À une époque où les cas de violences conjugales continuent honteusement d’augmenter en Écosse sous le gouvernement du Parti national écossais, cela envoie un message totalement erroné aux victimes. »
Membre de l'Alba Party, parti politique nationaliste et indépendantiste écossais, Ash Regan a également émis de vives critiques : « Comment peut-on faire confiance à l’engagement de la police écossaise à lutter contre les dommages croissants causés par les abus de la strangulation non létale alors qu’elle ne parvient pas à éliminer ceux qui normalisent de telles pratiques dangereuses dans ses propres campagnes contre les violences domestiques ? Si nous voulons vraiment protéger les victimes, il ne peut y avoir de messages contradictoires – la protection doit être une priorité. »

Sous pression, la police écossaise a mis fin à la diffusion de la publicité. Et un porte-parole du gouvernement écossais a déclaré : « La vérification des individus est une question opérationnelle pour la police écossaise. À la suite d’une enquête, la police écossaise a confirmé que toute personne participant à ses futures campagnes sera soumise à un niveau de vérification supplémentaire. »

Dans une interview accordée à LBC et mise en ligne le 29 janvier 2025, Ross Rankin/Rossy a lui-même critiqué le processus de vérification de la police : « Le rôle a été signalé par mon agent de casting. J’ai envoyé une vidéo auto-enregistrée. J'ai eu le rôle, nous avons tourné, tout se déroulant parfaitement. J’ai ensuite reçu un appel de mon agent me disant que la publicité était en ligne, mais il y a eu beaucoup de réactions négatives… et la police l’a retirée. Peut-être qu’une personne d’une génération plus âgée a seulement vérifier si j’avais des antécédents criminels ou si j'avais encore des points à mon permis. Ce qui dans le monde d’aujourd’hui n’est tout simplement pas suffisant. Je décrirais le processus de vérification comme inacceptable… inadéquat, en tout cas. En raison de leur erreur, je ne suis plus payé autant que j’aurais dû l’être. Je comptais vraiment sur cet argent pour rembourser un prêt, mais je vais probablement devoir travailler un peu plus dur pour mon OF. »

Il a aussi tenu à préciser que ses pornos sont « totalement consensuels » et que la police n’aurait pas dû céder à la panique : « Si mes pornos sont totalement consensuels - comme c'est toujours le cas -, le fait que je sois dans une publicité contre les violences conjugales n'est-il pas une bonne chose pour le consentement en général ? Parce que je connais la différence entre le consentement et le non-consentement. Je suis la personne la mieux placée pour dire "non, ce que fait cette personne n'est pas consensuel". Je connais mieux la différence que quelqu'un qui n'a pas autant d'expérience. Peut-être qu’en raison du type de contenus, la police écossaise a estimé qu'elle n'avait pas le choix. Mais il est clair que c'est consensuel et aucunement illégal, donc je ne pense pas qu'ils avaient le droit de retirer la publicité. J'ai l'impression qu'ils ont paniqué […] C'est embarrassant pour les deux parties. Ils auraient pu avoir des réactions négatives tout en laissant la vidéo en ligne et se dire "bon, on embauche un tas de gens, etc." Mais non, ils ont paniqué. Cela fait que j’aurai moins confiance en la police à l'avenir. »

C’est dit. Et on ne peut manquer de remarquer que nos sociétés dites de « la transparence » et « du contrôle », où nous nous devons d’être « irréprochables » dans tous les pans de notre vie, a quelque chose d’inquiétant. Car ce nous révélons à travers les réseaux sociaux entre autres peut en effet se retourner contre nous, sachant en plus que ce qui est « irréprochable » fluctue, voire change du tout au tout. Témoins de ce qui se passe aux USA, comment ne pas être sidéré qu’au sommet de l’État, le pire devient vertu et le bien, le mal à combattre.
Ne soyons pas pessimiste. N’oublions pas qu’à toute chose malheur est bon. Pour Rossy, cette affaire lui offre une exposition internationale. Et cela a sans doute jouer en sa faveur pour sa nomination aux Grabbys Europe 2025. Il est nommé dans les catégorie Best Bottom, Best Collab et Best Duo. Ça l’a enchanté. Ainsi a-t-il Xté le 13 février : « En fait, je n'arrive pas à croire que j'ai été nommé aux GRABBYS, j’en suis absolument ravi, c'est le moins que je puisse puisse dire‼️‼️ S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, cliquez sur le lien et votez pour moi, cela signifierait beaucoup si je gagnais »

Pour voter pour lui, c’est ici : grabbyseurope.nomxvote.com

Nommé aux « Grabbys Europe 2025 », Rossy s’est retrouvé au cœur d’une controverse en Écosse

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