Dans un article posté Le 7 février, le site du quotidien britannique The Daily Mail nous apprend que Mickey Taylor est poursuivi en Angleterre par Dominic Ford. Ce dernier lui réclame 60 000 £, à savoir 71 918 €. Pour diffamation…
Dominic Ford et Mickey Taylor en janvier 2020 lors des GayVN Awards. Jamais ils n'auraient imaginé que l'un puisse porter plainte contre l'autre… - Photos : AVN
Producteur américain de porno gay devenu le puissant PDG de la plateforme JustForFans, Dominic Ford se fait représenter par l’avocat Gervase De Wilde afin d’obtenir réparation : Taylor l’aurait diffamé par une série de tweets et une interview vidéo laissant entendre qu’il est un violeur en série. Pour le préjudice moral qu’il continue de subir à tort, Ford réclame devant la Haute Cour de Justice de Londres des dommages et intérêts et l'arrêt définitif de ses déclarations “toxiques” et “préjudiciables”. Face au juge, Mickey Taylor, qui a récemment pris sa retraite du porno - voir ici -, ne s'est pas démonté : « D’après les informations qui m'ont été fournies par des sources extérieures, je crois que ces personnes ont été agressées sexuellement. Dans l'industrie des travailleurs du sexe, nous devons nous défendre et faire entendre notre voix publiquement. Dans de nombreux cas, lorsque des professionnel(le)s du sexe signalent des agressions à la police, cela fait souvent rire parce qu’on considère que des professionnel(le)s du sexe ne peuvent tout simplement pas être agressé(e)s sexuellement. N'est-ce pas une affaire d'intérêt public ? Nous devons publiquement prendre soin les uns des autres. »
Certes. Mais l'avocat de Dominic Ford soulève que Taylor prend pour vérité absolue l’histoire d’une personne qui s’est dite victime sans jamais donner la possibilité à Ford de dire sa version. Si le nom de cette victime n'apparaît pas à la lecture de l'article du Daily Mail, le milieu du X gay et les fans savent : il s'agit de Tannor Reed. Le 29 mai 2020, celui qui n'était pas encore un exclusif de CockyBoys, avait commencé par ce tweet : « Que les hommes blancs de pouvoir cessent d’en abuser afin de pousser les gens à coucher avec eux. » Le 2 juin ses accusations prenaient un caractère intime : « Je n’ai rien dit parce qu’il avait du pouvoir sur moi au sein de l’industrie du porno et que j’avais trop peur de sacrifier ma carrière. » Et le 14 juin, il balançait. Celui qu’il accusait d’agression sexuelle et de chantage n’est autre que Dominic Ford. Relire ici notre article avec sa mise à jour qui révélait un fait dont n'avait pas parlé Reed et qui était susceptible de fragiliser ses accusations.
Le juge de la Haute Cour de Londres a considéré que la signification des tweets de Mickey Taylor consistait bien en des accusations de viols et que la seule défense possible est que ces tweets disent la vérité. Il accorde en conséquence 28 jours à Taylor pour travailler sur sa défense ou, dit autrement, prouver que Dominic Ford est le violeur qu'il décrit. À suivre…