Né d’un père psychotique qui violait sa sœur et d’une mère absente accro à l’alcool, placé dans une institution catholique où il subissait des viols, Doug Probst s’est retrouvé seul dans les rues de Los Angeles en 1982. Ses amis ? Il les trouvera parmi de jeunes hommes qui se prostituaient, tournaient dans des pornos gays, posaient pour des revues homoérotiques. Mignon et bien membré, Probst fera comme eux en prenant le pseudo de Shawn Mayotte. Son destin sera toutefois très différent de celui de ses amis. Lui est en vie et il est devenu un musicien de renom. Eux sont morts depuis longtemps, fauchés par le sida. Son autobiographie parue au début de l’année, Mayotte: The Musings of a Narcissist, A Survivor’s Story, est aussi leur histoire. Celle des laissés pour compte, des déclassés, des oubliés…
Shawn Mayotte entre 1983 - sa première séance photo alors qu’il avait 18 ans - et 1988.
« En 1983, il était clair pour moi que mes amis mouraient de quelque chose qui était sexuellement transmissible. J'ai été abasourdi par le manque de reportages et d’articles sur une maladie qui avait déjà tué 30 de mes amis. Personne ne semblait s'en soucier. Quand j'ai lu leur nécrologie dans les journaux, j'ai été consterné de voir que le sida était rarement cité comme cause de leur décès. Des gens sont morts d'une maladie apparemment inexistante. »
Mayotte ne veut pas qu’on oublie ses amis ! Ainsi leur dresse-t-il des portraits particulièrement attachants. Ses posts sur Instagram dédiés à Doug Cooper (alias Tim Kramer), John Movido (Robbie Leonetti) et Troy Meyers (Jeremy Scott) sont également très élogieux, très émouvants. (Lire ici, là et là)
Mayotte peut aussi se faire procureur. Interviewé par LosAngelesBlade à l’occasion de la sortie du livre, il s'en prend au réalisateur et producteur de légende William Higgins :« William Higgins a commencé dans le porno gay quand personne n'y pensait, ni ne pouvait deviner ce qu’il en adviendrait. Je lui en attribue le mérite. Mais toute personne est complexe. D'une part, il était un pionnier, cela ne fait aucun doute. Mais les pionniers sont aussi parfois gouvernés par une vision et ils ne se soucient pas de savoir à qui ils font du mal… Bill Higgins a utilisé mes amis. Tous ces premiers mecs que nous avons vus dans ses films, ils étaient mes amis. Il n’en a rien eu à foutre que ces gosses n’utilisent pas de préservatif. Mes amis sont même morts parce qu’il leur avait dit qu’ils ne pouvaient pas en utiliser, qu’il ne leur permettrait pas de travailler avec. C'était à un moment où il savait très bien qu’on devait mettre un préservatif ou alors on allait mourir. Je n’ai plus vraiment de doutes à son égard. Je le déteste. Tellement. Ce que je veux dire, c’est que je le considère comme un meurtrier. »
« Meurtrier » ? Décédé le 21 décembre 2019 à 77 ans, Higgins ne pourra pas répondre. Gardons cependant en mémoire la complexité des hommes et des situations. Les amis de Mayotte se sont-ils tous contaminés lors des tournages d’Higgings ? Il est impossible de l’affirmer. Toutefois, le portrait qu'il fait d’un Higgins inhumain, obsédé par le résultat, sème un autre doute. Aurait-il considéré que ses acteurs étaient déjà condamnés et que le port de la capote aurait gâcher ses films pour rien ?
Si Mayotte: The Musings of a Narcissist, A Survivor’s Story est aussi riche en gossip - l'intéressé eut aussi pour clients, amis, amants des people -, et qu’il ne se limite pas aux « années sida », on fait évidemment le lien avec It’s a Sin. En cours de diffusion sur Canal+, la série britannique événement raconte l’explosion des cas de sida dans les années 1980 et son impact sur la communauté gay de Londres.
On attend avec impatience la traduction française du bouquin. Quant à une adaptation en série, pourquoi pas ?
Shawn Mayotte entre 1983 - sa première séance photo alors qu’il avait 18 ans - et 1988.
« En 1983, il était clair pour moi que mes amis mouraient de quelque chose qui était sexuellement transmissible. J'ai été abasourdi par le manque de reportages et d’articles sur une maladie qui avait déjà tué 30 de mes amis. Personne ne semblait s'en soucier. Quand j'ai lu leur nécrologie dans les journaux, j'ai été consterné de voir que le sida était rarement cité comme cause de leur décès. Des gens sont morts d'une maladie apparemment inexistante. »
Mayotte ne veut pas qu’on oublie ses amis ! Ainsi leur dresse-t-il des portraits particulièrement attachants. Ses posts sur Instagram dédiés à Doug Cooper (alias Tim Kramer), John Movido (Robbie Leonetti) et Troy Meyers (Jeremy Scott) sont également très élogieux, très émouvants. (Lire ici, là et là)
Mayotte peut aussi se faire procureur. Interviewé par LosAngelesBlade à l’occasion de la sortie du livre, il s'en prend au réalisateur et producteur de légende William Higgins :« William Higgins a commencé dans le porno gay quand personne n'y pensait, ni ne pouvait deviner ce qu’il en adviendrait. Je lui en attribue le mérite. Mais toute personne est complexe. D'une part, il était un pionnier, cela ne fait aucun doute. Mais les pionniers sont aussi parfois gouvernés par une vision et ils ne se soucient pas de savoir à qui ils font du mal… Bill Higgins a utilisé mes amis. Tous ces premiers mecs que nous avons vus dans ses films, ils étaient mes amis. Il n’en a rien eu à foutre que ces gosses n’utilisent pas de préservatif. Mes amis sont même morts parce qu’il leur avait dit qu’ils ne pouvaient pas en utiliser, qu’il ne leur permettrait pas de travailler avec. C'était à un moment où il savait très bien qu’on devait mettre un préservatif ou alors on allait mourir. Je n’ai plus vraiment de doutes à son égard. Je le déteste. Tellement. Ce que je veux dire, c’est que je le considère comme un meurtrier. »
« Meurtrier » ? Décédé le 21 décembre 2019 à 77 ans, Higgins ne pourra pas répondre. Gardons cependant en mémoire la complexité des hommes et des situations. Les amis de Mayotte se sont-ils tous contaminés lors des tournages d’Higgings ? Il est impossible de l’affirmer. Toutefois, le portrait qu'il fait d’un Higgins inhumain, obsédé par le résultat, sème un autre doute. Aurait-il considéré que ses acteurs étaient déjà condamnés et que le port de la capote aurait gâcher ses films pour rien ?
Si Mayotte: The Musings of a Narcissist, A Survivor’s Story est aussi riche en gossip - l'intéressé eut aussi pour clients, amis, amants des people -, et qu’il ne se limite pas aux « années sida », on fait évidemment le lien avec It’s a Sin. En cours de diffusion sur Canal+, la série britannique événement raconte l’explosion des cas de sida dans les années 1980 et son impact sur la communauté gay de Londres.
On attend avec impatience la traduction française du bouquin. Quant à une adaptation en série, pourquoi pas ?
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