Ex-minet du X gay US, Billy Houston a avoué le meurtre de la porn star Billy London !

Quand le sentiment d’injustice est tel qu'il vous obsède, votre intelligence, votre logique et vos sens s’aiguisent pour y mettre fin. C’est cette détermination, nous apprend le Los Angeles Times, qui a rendu possible - apparemment - la résolution d’un cold case particulièrement sordide : le meurtre de William Arnold Newton, alias la porn star gay Billy London. Le 29 octobre 1990 à Hollywood, sa tête et ses pieds avait été découverts dans une benne à ordures par un SDF. Le 4 janvier 2023, l’ex acteur porno gay Billy Houston a avoué le crime.  

 

“PRETTY BOY BLUE”, UN PROJET FÉDÉRATEUR

Quel est le lien entre Rachel Mason, une réalisatrice et performeuse californienne, et Clark Williams, un homme au foyer gay natif d’Eau Claire dans le Wisconsin? Les deux ont été bouleversés quand ils ont eu connaissance bien des années plus tard du meurtre non résolu de William Arnold Newton/Billy London. Ils en ont fait une histoire personnelle.

Réalisatrice primée pour son Circus of Books, le documentaire sur le sex-shop gay que tenaient ses propres parents sur West Hollywood, Rachel Mason a annoncé en avril 2021 qu’elle travaillerait sur un documentaire sur Billy London. En décembre 2021 elle donnait un titre au documentaire, Pretty Boy Blue, tout en manifestant son souhait de collecter des informations décisives pour la résolution de l’affaire. Elle  soupçonnait que tout n’avait pas été fait parce que  la victime était un acteur porno gay et que les autorités de l’époque le considéraient comme un rebut de la société. Une perception en totale opposition avec son point de vue. Billy, elle aurait pu le croiser, lui parler, sympathiser. Elle a en effet découvert que son dernier boyfriend en date, David Rey, avait travaillé pour ses parents. Que Billy lui-même fréquentait le sex-shop. « Billy me rappelle tous les jeunes hommes que j'ai connus qui travaillaient dans le magasin de mes parents. Ils étaient courageux et incroyables. Je n'avais jamais entendu parler de quelque chose d'aussi brutal dans la communauté qui avait déjà subi tant de morts à cause de la crise du sida. Alors son meurtre m'a frappé très durement et je veux contribuer à la résolution de cette affaire. Je sais qu’il y a quelqu'un dans la communauté qui doit savoir quelque chose. »

Clark Williams s’est pour sa part identifié à Billy London quand il a découvert les nombreuses similitudes entre eux deux : ils sont nés à une semaine d’écart en 1965, dans la même ville dans le nord du Wisconsin où l’homophobie sévissait en toute impunité et où être gay voulait dire s’exiler dans une grande ville afin d’y trouver une vie meilleure. Lorsqu’en en décembre 2021 il a appris que Rachel Mason allait faire un documentaire sur l’affaire, il s’est focalisé sur la recherches d’indices pour la résoudre. L’une des pistes les plus sérieuses était alors celle du tueur en série Jeffrey Dahmer, l’icône macabre dont Netflix en a tiré un biopic à succès. 

La veille au soir de la découverte de sa tête et de ses pieds, London aurait en effet été aperçu sortant d’un club gay en compagnie d'un homme grand et blond qui ressemblait à Dahmer. Cette piste était erronée et c’est Williams qui a permis de mettre un point apparemment final à cette triste affaire.

 

L'ENQUÊTE D'UN DÉTECTIVE AMATEUR

En prenant contact avec Rachel Mason, Clark Williams a été mis en relation avec d’autres personnes à la recherche de la vérité. L'une d’elle, Wendi Berndt, est la policière qui fut en charge de l’enquête dès le début. Très impliquée - ce qui contredit le soupçon sur le désintérêt des autorités de l’époque sur l'affaire -, Berndt en est très vite venue à parler à Williams d’un certain Rick Paskay. Décédé en 2020, ce dernier se présentait comme gérant d’un magasin de skates sur West Hollywood. Lui aussi s’impliquait dans la résolution de l’affaire. Il en faisait même trop ce qui pouvait énerver la policière. Berndt n’a étonnement jamais cherché à en savoir plus sur cet homme. Erreur ! Williams l’a fait. Il a découvert que Paskay ne fut autre que le réalisateur de porno gay Richard Lawrence. En voulant chercher qui étaient ceux encore vivants dans l’industrie du porno qui auraient pu rencontrer Billy London et ainsi apporter un témoignage précieux, il est tombé sur un nom qui a fait tilt : Billy Houston, minet star du film The Devil and Danny Webster. Cette similitude de prénom et autre chose qu’on peut appeler sixième sens, l’ont poussé à enquêter sur ce Billy. Et il est tombé sur un article stupéfiant paru en 2007/2008 dans un média local de l’Oklahoma : Billy Houston, de son vrai nom Darrell Lynn Madden, était désormais en prison pour un double meurtre. Se proclamant suprémaciste blanc et skinhead, il avait plaidé coupable pour avoir tué dans l'état d'Oklahoma un gay nommé Steven Domer et un autre homme, Bradley Qualls, qui avait été le complice de Madden dans le meurtre de Domer. 
- Photos : Ymac Videos, Hot Male Review et The Oklahoman

 Williams creuse encore et découvre que ce double meurtre constituent l’un des chapitres du livre de David McConnell American Honor Killing. 

En le lisant, Williams apprend que Madden avait non seulement avoué son double meurtre dans l’Oklahoma, mais qu'il en avait aussi commis d'autres. Notamment à Houston et à Los Angeles. Il est alors persuadé que c'est lui qui a tué Billy London. Encore faut-il prouver.

L'AVEU

Parmi les autres personnes que Rachel Mason a su fédérer autour de son projet Pretty Boy Blue, il y a le détective John Lamberti. Williams l'a contacté, lui a parlé de son enquête. Lamberti et sa collègue Tamara Momayez ont alors fait leurs propres recherches et ont découvert que le studio porno gay où Billy Houston travaillait se trouvait dans un bâtiment situé à Santa Monica boulevard qui donnait sur l'allée où la tête et les pieds de Billy London furent retrouvés. Il n’en fallait pas plus pour que les deux détectives se rendent le 4 janvier 2023 dans la prison où est incarcéré à vie Madden/Houston, qui s'identifie désormais comme une femme trans juive orthodoxe prénommée Daralyn. 

Celle-ci leur a décrit sa triple vie de l’époque : acteur le porno gay sous le nom de Billy Houston, prostitué sous celui de Lyn et skinhead détrousseur de gays surnommé Richie Rich. Le il qu’elle fut et deux amis skins ont ciblé dans la rue Billy London dans l’intention de le voler. Il s'est approché de lui, a mis son bras autour de son épaule et lui a dit calmement qu'ils allaient le voler et probablement le battre à mort. London qui était manifestement sous l’emprise de la drogue - fait confirmé par le médecin légiste - les a suivis sans faire d’histoire. Newton en est malheureusement arrivé à l'étrangler. Mais ce sont ses complices, qu’elle se refuse de nommer, qui l’ont démembré.
Affaire résolue ? Officiellement NON au moment où s’écrivent ces lignes. Le bureau du procureur du conté de Los Angeles se refuse d’engager des poursuites. Sont invoquées un manque de preuves au-delà de l'aveu et la difficulté de prouver la culpabilité d’un suspect au-delà de tout doute raisonnable après plus de trente ans. Il y a aussi beaucoup de questions sans réponse…
À suivre…

 

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