Parmi les actualités de 2023 qui nous avaient le plus enthousiasmés, il avait la nomination de Juan Florián au titre vice-ministre de la Diversité du gouvernement Colombien !!! Installé à Paris depuis 7 ans, le sexy Colombien s’était fait un nom dans le X gay français en tournant notamment pour Citébeur, CrunchBoy, GayFrenchKiss et EricVideo. Nous rappelions dans l’article que nous lui avions consacré à l’occasion de cette nomination que celle-ci ne tenait pas du hasard. Qu’il en est légitime. Bien avant sa carrière porno et d’escort, il avait eu une vie militante, associative et politique bien remplie. Politologue diplômé de l’Université pontificale Javeriana de Colombie, avec une spécialisation dans les réseaux d'intervention publique obtenue à l'Université technologique de Buenos Aires, il avait occupé des postes de fonctionnaire dans des administrations tenues par la gauche et autres partis progressistes, en focalisant son travail sur la communauté LGBTQ+. Par exemple, il fut directeur technique adjoint de la sous-direction LGBT du Secrétariat à l'intégration sociale de Bogotá lorsque l’actuel président Gustavo Petro était maire. En France, on sait qu’il avait travaillé chez AIDES, qu’il militait au sein du STRASS (Syndicat du TRAvail Sexuel) et que depuis mai 2023 il travaillait au consulat de Colombie à Paris tout en cessant ses tournages porno.
Trois mois ont passé, et sa nomination au titre vice-ministre de la Diversité n’a toujours pas été officialisée. Média colombien spécialisé sexe, amour et droit, La Disidencia dresse une chronologie des événements et s’inquiète de savoir pourquoi Juan Florián n’est toujours pas officiellement dans ses fonctions. Traduction :
« Pourquoi n'y a-t-il toujours pas de vice-ministre de la Diversité au ministère de l’égalité et de l’équité
? Il y a trois mois, le gouvernement a annoncé que le politologue Juan Carlos Florián serait vice-ministre de la Diversité, mais il n'a pas pris ses fonctions et il n'y a aucune certitude que cela se fera. Les militants s'interrogent sur le retard de cette nomination et expriment leurs inquiétudes. On dit que la vice-présidente Francia Márquez ne veut pas que ce soit lui, qu'elle chercherait une candidate féminine et trans ; qu’au contraire, le président Gustavo Petro le veut à cette fonction.
Le CV de Florián n'est même pas disponible dans la base où sont publiés les noms et CV des personnes qui aspirent à occuper des postes au sein du gouvernement.
La nomination de Florián s'est compliquée après qu’elle ait été rendue publique dans un communiqué de presse de la Vice-présidence et que la publication Semana ait publié un article dans lequel il affirmait avoir été un acteur pornographique.
Miguel Ángel Barriga, directeur de l’association Red Somos, a déposé un droit de pétition auprès de la Vice-présidence en demandant quelles sont les raisons du retard dans la nomination de Florián et a demandé d'indiquer si le fait d'avoir été un acteur pornographique est une raison pour ne pas prendre ses fonctions.
Le représentant à la Chambre de Putumayo, Andrés Cancimance, qui est également un militant gay, a déposé un deuxième droit de pétition demandant la nomination rapide d'une personne à la tête du vice-ministère de la Diversité.
L'un des principaux enjeux du vice-ministère serait la mise en œuvre de la Politique Publique Nationale LGBTIQ+, qui n'est toujours pas une réalité dans le pays, malgré le fait que la Cour Constitutionnelle l'ait ordonnée. »
Aujourd’hui, Juan Florián en appelle aux promesses présidentielles :
« Président Pedro Gustavo
Toujours aux côtés de ceux et celles qui sont discriminés. Que le gouvernement du changement soit le gouvernement d’une démocratie multicolore et diversifiée. Respectez la différence, vivez en démocratie et profitez de la liberté. C'est parti pour un immense drapeau multicolore ! »
Et d’y joindre ce tweet de Pedro Gustavo daté du 23 septembre 2018
« Voici Juan Florián, responsable de la politique LGBTI au sein de Bogotá Humana et aujourd'hui exilé à Paris, il forme un nœud mobilisateur pour la Colombia Humana en France.
Toujours aux côtés de ceux et celles qui sont discriminés. »