« Queer » : « Daniel Craig, on va le voir beaucoup nu et beaucoup dans des scènes de sexe incroyables »

« J’avais donc écrit junkie dans une intention assez évidente: relater en termes aussi précis et aussi clairs que possible mon expérience de la drogue.
J'escomptais être publié, reconnu et bientôt riche. kerouac venait de publier the town and the city, quand je commençai à écrire junkie. je me souviens d'ailleurs de lui avoir écrit, sitôt son bouquin sorti, que désormais, la gloire et la richesse lui étaient acquises. comme on le voit à l'époque, je ne connaissais rien au métier d'écrivain. les motivations qui me poussèrent à écrire queer étaient plus complexes et viennent seulement de m'apparaître.
Pourquoi vouloir relater avec tant de minutie des souvenirs aussi pénibles, aussi déplaisants, aussi déchirants ? si j'ai bel et bien écrit junkie, j'ai l'impression que mon expérience se trouve transcrite dans queer. j'ai également pris grand soin de m'assurer les moyens de continuer à écrire, histoire de mettre les choses au net. l'écriture peut fonctionner comme vaccination préventive. »
Écrivain phare de la Beat Generation, William S. Burroughs (1914-1997) avait ainsi présenté Queer, nouvelle écrite en 1952 et seulement publiée en 1985. L’histoire est celle de Lee, alter ego de l’auteur, qui même une vie sordide dans le Mexico des années 50. L'arrivée du jeune et beau Allerton va toutefois chambouler son existence. Réalisateur italien a qui l’on doit le fameux Call Me by Your Name, Luca Guadagnino a fait de la nouvelle une adaptation avec Daniel Craig dans le rôle de Lee, Drew Starkey dans celui d’Allerton… et la pop star Omar Apollo dans celui d’un tapin. Le film est en salle depuis hier en France. Voici une bande-annonce…
La bande-annonce témoigne d’un travail d’esthétisation des années 1950 combiné à un surréalisme propre à visualiser les hallucinations du héros accro aux drogues. Elle ne laisse toutefois pas deviner combien les scènes de sexe gay y sont hot. À lire et à entendre les critiques, c’est de l’ordre du rarement, voire de jamais vu. Exemples :
Ryan Lattanzio d’Indiewire : « Les scènes de sexe gay les plus explicites dont je me souvienne dans un film grand public – si Queer est bien cela. »
Nicholas Barber de la BBC : « Lorsque Daniel Craig couche avec un homme, leur relation est montrée de son début enthousiaste à sa fin explosive. Tous ceux qui ont aimé voir Craig sortir de l’océan en maillot de bain dans Casino Royale seront ravis. »
Raphaëlle Pireyre sur France Culture : « Je suis étonnée que Guadagnino explique avoir mis l’amour au centre du récit. Pour moi, c’est davantage une histoire de honte, de rejet, de domination. Il a voulu queeriser Hollywood et Daniel Craig avec. La performance de l’acteur est notable : il a un côté grotesque mais donne vraiment de sa personne et arrive à exposer la nudité de son corps dans ces scènes de sexe incroyables. »
Ça donne vraiment envie d’aller au cinéma !!!!